Une loi pénitentiaire, pour quoi faire?

Hier, je présentais, dans le cadre du Génépi Belgique, une conférence sur la  loi pénitentiaire belge de 2005, dite « loi de principes ». Il y a surtout été question du nouveau type de justification de la prison qu’elle introduit: une légitimation par l’ouverture de la prison et par la mobilisation des détenus.

Vous pouvez accéder au diaporama et à l’enregistrement de ma présentation:

3 pensées sur “Une loi pénitentiaire, pour quoi faire?”

  1. Je vous remercie pour l’envoi de votre conférence donnée à la demande de Geneppi Belgique.
    Vous présentez les intentions (l’idéal) de la loi du 12 janvier 2005 et donc les valeurs qui ont sous-tendu les travaux de la commission Dupont. La démarche me semble intéressante, en deçà du texte de loi, vous examinez les valeurs et la vision du monde qui se trouvent à sa base. Habituellement, l’attention porte sur l’application ou la non application de la loi.
    Cet idéal, vous le présentez de façon critique (la loi justifie la prison), ce qui laisse sous-entendre qu’il peut faire l’objet de contestations. En ce faisant, vous attisez la curiosité de l’auditeur qui se demande quel autre idéal vous souhaitez promouvoir ou quelles intentions la loi devrait avoir. Je n’ai pas trouvé de réponse à cette question. Préconisez-vous l’abolitionnisme ?
    Encore merci pour votre conférence

    1. Monsieur,
      Merci pour votre appréciation positive.
      Mon objectif, ici, est de mettre en évidence les soubassements idéologiques d’une tentative de relégitimation de la prison. Cela ne signifie pas que je désapprouve cet ancrage idéologique, mais que je pense qu’il est nécessaire de le dévoiler, notamment pour permettre à la critique d’avoir prise sur lui.
      Si, en tant que citoyen, j’ai bien des opinions sur la politique pénitentiaire (ou non pénitentiaire) que j’aimerais voir mettre en œuvre, en tant que scientifique, je me borne à analyser.
      Vous noterez que j’ai travaillé à appliquer la même grille de lecture « mobilitaire » à d’autres phénomènes, comme les modes alternatifs de résolution des conflits (la médiation pénale) ou le management de la justice. Il se dégage de ces travaux qu’un même cadre normatif peut servir à justifier des pratiques extrêmement différentes, voire totalement opposées.
      Bien à vous,
      CM

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